Surnommés les Turcos depuis la campagne de Crimée en 1954, les bataillons puis régiments de Tirailleurs Algériens ont existés de 1842 à 1964. Ces unités d’infanterie, dont le recrutement était indigène, entre 70 à 90 % des effectifs, appartenaient à l’Armée d’Afrique.
Entre 1831 et 1842, les indigènes d'Algérie étaient recrutés chez les Zouaves (de zwâwa, nom d’une tribu kabyle où furent recrutés les premiers zouaves). Devenu européen, le recrutement des Zouaves a été mixte à partir du second conflit mondial jusqu’en 1962.
Constitués en 1857, les Tirailleurs Sénégalais appartenaient aux Troupes coloniales. Le recrutement de ces tirailleurs ne se limitait pas au Sénégal mais, c’est dans ce pays que le premier régiment de tirailleurs africains a été créé. Ils constituaient la « Force Noire » []dissoute au début des années 1960.

En 1884, un 4e régiment de Tirailleurs est formé en Tunisie. A l’origine, les tirailleurs tunisiens sont intégrés aux tirailleurs algériens et portent des numéros d’unités multiples de quatre. C’est seulement en 1921 que le terme de Tunisien sera adopté pour désigner ces derniers.
Quant aux troupes auxiliaires marocaines constituées à partir de 1912, elles forment en 1914 deux régiments de chasseurs indigènes. Décimés en septembre 1914, avec les survivants, il sera constitué le régiment de Marche de Tirailleurs Marocains.
Quant aux unités de tirailleurs Malgaches, celles-ci ont vu le jour dès que Madagascar est devenue colonie (1896).
Les Zouaves et les Tirailleurs participent à toutes les campagnes militaires du Second Empire et de la IIIe République et se distinguent particulièrement pendant la Guerre 14-18 et lors de la Seconde Guerre mondiale, à la Campagne d’Italie puis, à l’issue de leur débarquement en Provence, le 15 août 1944.
En 1994, le 1er régiment de tirailleurs a été recréé en hommage aux 47 régiments de tirailleurs algériens, marocains, et tunisiens qui pendant 120 ans, participèrent de façon glorieuse à tous les combats de la France.

Parmi les régiments les plus décorés
Les régiments de tirailleurs nord-africains sont avec les Zouaves, parmi les plus décorés de l'Armée française. Si, le 2e régiment de Zouaves a été le premier à recevoir la Légion d’honneur, les 4e régiment de Tirailleurs Tunisiens (13 inscriptions dont Le Belvédère 1944 - Ce fait d'armes en perçant la Ligne Gustav contribua à restaurer la crédibilité de l'armée française auprès des Américains) et le 7e régiment de Tirailleurs Algériens (14 inscriptions) comptent parmi les plus décorés de l’Armée française et ont été cités à l'ordre de l'Armée, de 1914 à 1945, respectivement 11 et 12 fois.
Particularités des Tirailleurs :
L’uniforme historique à « l’orientale » adoptée en 1853 (veste de forme boléro ornée d’une arabesque, le pantalon ample doté de nombreux plis à la taille donnant un aspect bouffant vers le bas, la chéchia (calotte) de couleur cramoisie et la ceinture rouge réservée aux unités indigènes.
La nouba (formation musicale) avec ses raïtas (instrument à vent voisin du hautbois), son chapeau chinois et sa mascotte (un ovin choisi pour ses belles cornes et considéré comme un porte-bonheur).

Les tirailleurs à l’origine des fanions ?
L’origine et l’utilisation de fanions remonte à des temps très anciens. Ils étaient souvent utilisés pour faciliter une identification et les alignements. Il n’existait aucun aspect symbolique. Sous la Révolution, on a vu les bataillons posséder un drapeau mais, cette pratique a été supprimée sous l’Empire et les « Aigles » existaient seulement au niveau du régiment. A la Restauration, les bataillons ont été à nouveau pourvus d’un drapeau. Chez les tirailleurs, naturellement, le drapeau restait avec le colonel et l’élément central du régiment. Mais, des capitaines dont les compagnies se trouvaient souvent éloignées et isolées dans de petites localités, ont créé des emblèmes pouvant symboliser leur unité. Cette idée approuvée, réglementée en 1857, a officialisée l’existence de ces fanions de compagnie. Ceux-ci, à la couleur du bataillon, comportaient une bordure et des ornements aux couleurs de la compagnie. Il n’existait pas d’inscriptions et les ornements se limitaient à une main et à quatre croissants dans les angles. Une boule de cuivre surmontait la hampe.